Expérience





D'après nos recherches, le rire n'a que du bon pour la santé. Cependant, il est difficile de savoir si c'est ce qui est affirmé pour "vendre" le rire - thérapies, clowns et le marché grandissant de l'humour (séries télévisées, livres de blagues, spectacles..) -  et si le risque est vraiment nul. En effet, qui affirmerait les dangers d'un acte qui est si apprécié (et qui rapporte)?
Ayant peu de piste sur ce que seraient les "dangers cachés du rire", nous avons décidé de faire une expérience qui revient au fonctionnement du rire le plus simple, à savoir ses effets directs sur les circulations sanguine et respiratoire, en espérant voir en quoi les changements physiologiques dû au fou-rire pourraient-être dangereux en dépit de la sensation de bien-être qui y est lié.

Protocole expérimental: le fonctionnement du rire

Objectif:
Observer nous-même les conséquences du rire sur la circulation sanguine et la respiration pour essayer de comprendre en quoi le rire peut être néfaste pour la santé. 

Matériel nécessaire:
Un tensiomètre
Un spiromètre

Protocole:
Etude sur un échantillon le plus grand possible du mécanisme physique du rire
Toutes les étapes ci-dessous doivent être effectuées sur des individus calmes puis en train de rire.
A l’aide du tensiomètre, mesurer la tension artérielle.
A l’aide du cardio-fréquencemètre, mesurer la fréquence cardiaque
A l’aide du spiromètre, mesurer les modifications du rythme et de l'intensité respiratoires


Marge d’erreur de l’expérience:
Certains facteurs peuvent influencer nos résultats, puisque l’environnement des individus peut influencer leur rire ou même leur capacité à rire...
Afin de réduire la marge d'erreur, il s'agira de tous les placer dans le même environnement:
Individu seul, pas en groupe, et donc isolé des influences possibles des autres personnes autour de lui
Stimuli constants, on garde le même quelque soit l'individu.
Si les individus ne rient pas, l'expérience est la même s'ils se forcent à rire: d'un point de vue de la circulation sanguine et du débit ventilatoire, les effets sont les mêmes.



Résultats de l'expérience:







Individu
Repos


Rire




Respiration
Intensité Cardiaque
Respiration                  
Intensité Cardiaque



A
Respiration régulière : 4, 5 cycles de respiration-  
Amplitude de 1 L /s
4 battements de cœur sur un intervalle de 0,6 secondes. Durant la systole, on observe un pic a 2,8 mV, et lors de la diastole on ne dépasse pas 1,6mV. L’amplitude est comprise entre 1 et 2,2 mV 
Divisée en 4 phases
1ère  phases : expiration très longue et faible, inspirations très importantes mais courtes. 
2ème phase: Amplitude de 2 L/s. Respiration plutôt régulière bien que courte et saccadée
3ème phase : Semblable a la première. Inspiration beaucoup plus importante et courte (moins intense que 1ère phase)
4ème phase :Ressemble a la deuxième les inspirations et expiration semblent être semblables. Avec une amplitude de 5 L/S (plus intense que la 2ème)






Rythme beaucoup plus irrégulier et on ne peut pas distinguer les phases de systole et diastole.  
B
Respiration régulière : 4, 5 cycle de respiration-  
Amplitude de 1 L /s
5 battements de cœur, sur un intervalle moyen de 0, 8 secondes. En phase de systole on observe un pic a 2,4 mV. En règle générale on ne dépasse pas les 1,8 mV et en phase de diastole avec une amplitude comprise en 0,7 et 2 mV





Ensemble plutôt constant dans le temps: la respiration, bien que saccadée et courte, est régulière. Amplitude de 8 L/s
Rythme beaucoup plus irrégulier: on commence par un pic a 4 mV puis au milieu de la mesure (entre 1 et 2 secondes) le pic ne dépasse pas 2,6 mV. Enfin le pic descend a 0,2 mV avant de remonter a 3,6 mV.
C
Respiration régulière avec 6 cycles de respiration et une amplitude très faible de 0,4 L/s.
4 battements de cœur sur un intervalle moyen de 0,7 secondes. En phases de systole on observe un pic a 2mV et en phase de diastole on ne dépasse pas les 1,8 mV. L’amplitude est comprise entre 0,6 et 2,2 mV.
Ensemble plus irrégulier: les inspirations sont intenses (bien que le débit ne soit que d’un litre par secondes) et les expirations sont beaucoup plus longues et faibles (on ne dépasse pas 0,4 L/s de débit expiratoire). 





On ne distingue pas de phases de diastole ou de systole. L’ensemble est plutôt régulier et l’amplitude moyenne est de 3 mV.
D
Respiration régulière avec 5 cycles de respiration et une amplitude  de 1L/s.
On distingue 4 battements de cœur avec un pic durant la phase de systole de 2,8 mV. En phase de diastole on ne dépasse pas 2,2mV. L’amplitude est comprise entre 1,6 et 2,2 mV.
Ensemble plus irrégulier les inspirations et les expirations ont la même intensité (3L/s). On note une petite phase (entre la 10ème  et la 14ème seconde) où les inspirations sont plus importantes que les expirations (respectivement 1,2 L/s et 0,2 L/s) qui se conclut par une inspiration intense (3L/s).





On ne dépasse pas 4 mV. L’ensemble est très irrégulier: on passe d’un pic a 4mV a un pic a seulement à 0,2 mV en moins d’un dixième de seconde. 
E
Respiration régulière  avec 4 cycles de respiration et une amplitude de 1L/s
5 battements de cœur avec un intervalle de 0,7 secondes. Systole: pic a 2,6 mV et amplitude de 2mV
Diastole : on ne dépasse pas 1,8 mV et amplitude de 1mV.
On distingue 2 phases :
-La Première phase dure 10 secondes durant lesquelles les expirations sont plus importantes que les inspirations (respectivement 2L/s contre 1 L/s).
-Deuxième phase: elle dure 10 secondes. On distingue 3 pics d’inspiration et 3 cycles d’expiration extrêmement faibles. Durant l’inspiration on atteint un pic de 4 litres par secondes





Ensemble irrégulier on arrive enfin a distingue des battement cardiaque.
Systole : pic a 2,4 mV avec une amplitude de 1,8 mV
Diastole : on ne dépasse pas 1,2 mV avec une amplitude de 0,4 mV
F
Respiration régulière avec 2,5 cycle de respiration avec une amplitude 0,8 L/s. 
Pas de donnée
On distingue 3 phases :
-La première phase a lieu jusqu'à la 8 secondes. On commence par des pics de respiration (amplitude de 6 L/s)  puis après une dernière grande inspiration on remarque une expiration faible mais saccadée sur 3 secondes. Enfin, à la fin de la phase, on a encore une grande inspiration suivit d’une dernière expiration plus faible et saccadée
- Ensemble irrégulier où l’expiration et l’inspiration on la même intensité (5 L/s d’amplitude). La phase se finis a la 14ème secondes. 
-La troisième phase: très longue et très faible expiration ( pas plus de 0, 8 L/s) ponctuée d’un bref cycle respiratoire.





On distingue vaguement  battements cardiaques. Pic a 3mV et avec une amplitude globale de 2,5 mV. Ensemble plutôt régulier dans lequel on ne peut distinguer diastole et systole

G
Ensemble régulier. 4 cycles de respiration avec une amplitude de 1 L/s
4, 5 battements  de cœur avec un intervalle de 0,6 secondes. 
Systole : pic a 1,9 mV et amplitude de 1,1 mV
Diastole : on ne dépasse pas 1,4 mV avec une amplitude de 0,2 mV
Après deux expirations dont les intensités varient entre 1 et 2 L/s en note une inspiration  intense  a 11L/s. Cette phase recommencera a 10 secondes mais l’inspiration sera moins intense ( 5L/s)
On distingue 3 phases.
-1ère phases pic a 2 mV avec une amplitude de 1,6 mV
-2ème phase pic a 4mV puis a 2,2 mV puis encore a 4mV amplitude comprise entre 2,2 et 4 mV.
-3ème phase régulière a 4mV avec une amplitude de 4 mV











Interprétation des résultats:




Même si tous les rires ne se ressemblent pas - nous avons pu entendre des rires pour le moins curieux qui s'approchaient des sons émis par singes ou oiseaux -  on remarque chez tous nos sujets une grande différence entre les phases de repos et les phases de rire. Ainsi, les cycles de respirations deviennent irréguliers, chez certains individus et se divisent en phases chez d’autres (A, D, E, F, G). De plus, les débits ventilatoires augmentent (de 3 à 10 L/s). 
On peut donc en déduire que, de manière générale, le rire conduit en effet à une augmentation du rythme cardiaque, et donc du débit sanguin, et du rythme respiratoire, en parallèle à une augmentation du débit ventilatoire. On note par ailleurs que le rythme respiratoire devient de plus en plus saccadé et irrégulier au fil du temps.


Ainsi, le rire mène bien à une augmentation généralisée de différentes données physiologiques: le rythme respiratoire, le rythme cardiaque, le débit ventilatoire et le débit sanguin. Ces conséquences ne pourraient-elles pas représenter un danger pour l'individu atteint du fou-rire, et à terme, le mener à la mort? 
En effet, chez des personnes souffrant de troubles respiratoires, une augmentation du rythme respiratoire et du débit ventilatoire peut mener à une crise, d’asthme par exemple, qui, mal traitée pourrait se révéler fatale.
Chez des personnes présentant des fragilités vasculaires, l’augmentation du débit sanguin et du rythme cardiaque peut mener à de graves accidents, comme une rupture d’anévrisme, un accident vasculaire cérébral ou un infarctus, qui, eux aussi pourrait bel et bien illustrer l'expression "mourir de rire"...
Et les autres? ne pourraient-ils pas s'étouffer ou faire des crises d'hypoglycémie?