La médecine du rire




La médecine du rire
I) Les bénéfices du rire

En quoi rire peut-il être bon pour la santé ?

Le rire est un phénomène qui a des répercussions plutôt importantes sur l’organisme de l’individu en plein fou rire. 

Conséquences sur les systèmes respiratoire et sanguin
Lorsqu’on rit, les échanges respiratoires sont augmentés. Cela aide à éliminer les toxines et diminue de 10 % le taux de lipides dans le sang, (selon les études des Drs. Rubinstein, Katarina et Lee Berk). Cette diminution du taux de graisses sanguin est bénéfique en ce qu’il diminue la quantité de cholestérol déposé sur les parois artérielles : rire est donc utile pour aider à contrôler son taux de cholestérol sanguin.
 Les effets bénéfiques du rire d’un point de vue respiratoire sont nombreux: 
 Le rire diminue le risque « d’avaler » de l’air (aérophagie)
L’augmentation du rythme respiratoire lors du rire, accroit en outre l’apport en oxygène au cerveau, améliorant son fonctionnement, un effet clairement positif (certaines personnes devraient rire plus souvent... MDR) . 
Le rire stimule le système parasympathique de l’individu et provoque un relâchement de la musculature au niveau des bronches, ainsi, il est utilisé pour régulariser le rythme respiratoire chez certains individus à la respiration saccadée, et sert de véritable méthode de rééducation.
Finalement, le rire augmenterait les taux d'immunoglobuline A, qui lutte contre les maladies respiratoires et les freine.

Par ailleurs, lors d’un rire important, le débit sanguin est aussi important que lorsqu’on court sur 100m. Rire est donc une vraie activité physique.  Or on le sait, le sport est bon pour la santé: grâce à lui, on est en forme ! Une minute de rire intense brûlerait autant de calories que 15 minutes de marche.

Conséquences sur le système digestif
Lors du rire, les muscles à l’intérieur du corps humain sont très actifs et effectuent un véritable massage des organes utiles à la digestion. Ainsi, la gymnastique abdominale brasse les intestins et le mouvement vertical du diaphragme masse le foie, il masse la rate, et stimule l’estomac, ce qui se traduit par une augmentation des quantités de sucs digestifs. La digestion est donc plus complète et plus rapide.

Conséquences sur le moral
                Le rire libère une grande quantité d’hormones qui nous affectent grandement. En ce qui concerne notre humeur, la libération de sérotonine joue le rôle d’antidépresseur naturel et celle de dopamine procure un sentiment de plaisir chez l’homme.
                L’adrénaline, la noradrénaline et les endorphines sont plus présentes lors du rire et soulagent l’individu qui rit. Alors que les deux premières hormones ont des effets anti-inflammatoires, les endorphines, comme la morphine, soulagent la douleur, ce qui explique l’utilisation du rire en tant qu’anesthésiant.
                Après le rire, le système parasympathique provoque un relâchement musculaire du corps qui est très positif : la tension artérielle diminue, l’individu se sent apaisé, et les muscles profitent d’un relâchement généralisé. Ce relâchement diminue le stress et la fatigue, deux maladies des temps modernes. Le relâchement dû au rire a également des effets insoupçonnés sur l’organisme : les canaux sont relâchés par les muscles du corps. Cela donne par exemple le fait que l’on pleure de rire (les glandes lacrymales situées au niveau des yeux se vident), ou dans des cas plus extrêmes l’expression « se pisser de rire ». Aussi sérieux que cela puisse paraître, le rire est donc une bonne méthode contre la constipation et joue un peu le rôle de laxatif à l’échelle du corps tout entier.

II) Le rire pour soulager la douleur

 Anesthésié au gaz hilarant, on ne sent pas la douleur et on est euphorique, le rêve!

Le protoxyde d’azote, de formule chimique N20, est un gaz aux capacités anesthésiantes qui provoque l’euphorie chez l’individu qui l’inspire. Ce stimulant cérébral permet au patient d’être insensible à la douleur momentanément, sans pour autant l’endormir comme le fait l’éther. Ceci élimine tout risque d’asphyxie chez le patient, qui n’est pas placé sous respiration artificielle. Abandonné au profit de l’éther ou du chloroforme, le protoxyde d’azote en tant qu'anesthésiant, qui a une durée d’effet plus limitée, est sans effets dangereux pour la santé et ses effets secondaires sont presque inexistants si on les compare à ceux des anesthésiants habituellement employés. Si son utilisation se limite aux patients lucides, son administration n’est pas désagréable comme celle de l’éther (et même plutôt agréable), et l’insensibilité à la douleur est aussi totale qu’avec des anesthésiants traditionnels. Utilisé pour la première fois en 1844 médicalement, c’est un traitement qui a l’avantage d’être peu coûteux et d’être d’accès facile.
De nos jours, le protoxyde d’azote est administré lors d’accouchements, ou à des enfants en bas âge pour permettre de simples interventions dentaires et les aider à vaincre leur peur du dentiste. Si son utilisation semble réservé à des interventions chirurgicales courtes à cause de la brièveté de ses effets, le protoxyde d’azote offre de nombreux avantages aux patients souhaitant être opérés sans pour autant devoir subir une anesthésie générale.


III) Les thérapies par le rire
Comment est-ce que des thérapeutes utilisent le rire afin d'aider leurs patients à guérir?

Une science intitulée la gélothérapie (en grec ancien, gelos signifie rire) s'intéresse au moyen dont on peut placer le rire au centre d'une thérapie.
Il existe aujourd'hui différentes thérapies qui utilisent le rire non pas pour soulager la douleur comme le fait le protoxyde d'azote mais pour accompagner le patient jour après jour.

La thérapie d'humeur
Elle utilise des supports humoristiques (livres, bandes dessinées, expositions, musées, films, séries tv...) et a pour but de faciliter la discussion d'expériences "drôles" des patients. Elle a une visée plus psychologique et sociologique que scientifique, cependant, l'importance du mental des patients lors d'un soin n'est plus a discuter!

La thérapie de clown
Nous avons tous déjà entendu parler des clowns d'hôpitaux, surtout connus pour leurs interventions dans les services pédiatriques. Les clowns divertissent les enfants (magie, tours, cartes..). Une fois de plus, cette thérapie semble plus psychologique que scientifique à proprement parler cependant des études ont été menées aux Etats Unis et montrent que les enfants ayant eu l'intervention d'un clown avant une opération, y réagissent mieux et ont une plus grande chance de guérison. 
 La méditation par la rire
Le rire a atteint tous les domaines, et même la méditation, bien que rire et retour sur soi semblent à premier abord antithétiques.  
La méditation par le rire se fait en trois étapes:
Première étape: La personne étire tous les muscles requis dans le processus du rire sans pour autant rire. 
Deuxième étape: La personne commence par sourire, puis déclenche peu à peu un rire au niveau de l'estomac, puis du corps entier afin d'arriver à un stade jugé d'allégresse, de béatitude. Certains, accompagnent le rire de pleurs.
Troisième étape: La personne cesse de rire d'un coup, et rentre dans un état de méditation pour une durée d'environ 15 minutes.


Témoignage de Alice, 22 ans qui a essayé pour nous la méditation par le rire pendant dix jours: "J'ai tout de suite été séduite par l'idée de mêler rire et méditation. En effet, j'ai des origines vietnamiennes, pour ma famille bouddhiste la méditation est donc très importante et dans la vie de tous les jours je ris énormément. J'ai pratiqué la méditation par le rire tous les midis pendant une demi-heure, et j'ai constaté une nette réduction de mes petites angoisses quotidiennes, qui sont un véritable fléau, et puis ça me permettait de me purger de mes sentiments de colère ou de frustration. Maintenant, même si les dix jours d'essai sont passé, je pense que je vais continuer à pratiquer la méditation par le rire."

Yoga de rire et club de rire:
Le médecin généraliste Madan Kataria élabore en 1995 sa thérapie, intitulée le "yoga de rire". Il mêle yoga, stretching, relaxation afin d'arriver à un éclat de rire chez les patients. D'après le médecin indien "notre corps ne voit pas la différence entre un rire du à une blague et un rire forcé, les effets bénéfiques sont les mêmes". Ainsi, à travers le monde plus de 6000 clubs de rires regroupent des fidèles chaque semaine, pour rire ensemble le temps d'une séance.


Conclusion de la partie "médecine du rire":
Les bénéfices du rire semblent donc être nombreux: à court terme comme à long terme. Cependant, le rire reste un auxiliaire aux soins médicaux: en cas de maux fréquents, de troubles respiratoires graves,  ou de dépression, ne rêvez pas, regarder une comédie à la télévision ne vous soignera pas!